FAQ

En vrac, toutes les réponses aux questions qu'on nous pose souvent.

  • Mon enfant dysphasique suit l'enseignement ordinaire. Quelle est l'intervention de la mutuelle dans les frais des séances de logopédie?


    Logopédie pour enfants dysphasiques inscrits en enseignement ordinaire

    Un organisme assureur (O.A., mutualité) intervient dans le remboursement d’un traitement logopédique d’un bénéficiaire atteint de dysphasie, c'est-à-dire :

    -       atteint de troubles sévères du langage réceptif et/ou expressif, persistant après le cinquième anniversaire

    -       et qui interfèrent gravement avec la communication sociale et/ou les activités quotidiennes faisant appel au langage oral,

    -       en l’absence d’un trouble envahissant du développement, d’un trouble auditif (perte auditive moyenne ne dépassant pas, à la meilleure oreille, 40 dB HL),

    -       d’un trouble d’intelligence [QI de performance ou non-verbal ou QD (quotient développemental) de 86 ou plus, mesuré par un test individuel figurant dans une liste de tests approuvée par la Commission de conventions avec les logopèdes].

    Ce trouble doit être démontré par des tests normés, effectués individuellement dont le score doit être inférieur ou égal à deux écarts-types en dessous de la moyenne dans au moins un versant (expressif ou réceptif) pour trois domaines minimum [phonologie (y compris la métaphonologie), lexique/sémantique, morphologie, syntaxe].

    Ces tests de langage et ces tests de QI doivent figurer dans une liste limitative approuvée par la Commission de conventions.

    En plus clair, il faut présenter un dossier à l’organisme assureur qui comprend :

    -       un test de langage qui démontre une dysphasie,

    -       un test QI qui démontre que l’enfant a un QI de minimum 86

    -       un test auditif qui démontre l’absence de trouble important de l’audition

    -       les prescriptions des bilans

    -       la prescription pour les séances de logopédie

    -       l'annexe 1 (fournie par la logopède), qui est une demande d'intervention dans le coût de prestations de logopédie.

    Le traitement logopédique ne fait jamais l’objet de l’intervention de l’assurance dans les cas où le bénéficiaire suit un enseignement spécialisé de type 8.

     

    Chaque année, un bilan d’évolution (bilan logopédique pour dysphasie) sera exigé dans le cadre d’une demande de prolongation de l’intervention de l’organisme assureur.

    La prescription pour une séance de bilan et pour un bilan d’évolution doit être établie par un médecin spécialiste en neurologie ou en neuropsychiatrie. Celui-ci vous expliquera la procédure et les documents à remettre de manière exacte. Il vous renseignera également les personnes qui pourront effectuer les tests.

    Des accords de l’organisme assureur peuvent d’abord être donnés pour maximum 384 séances de traitement individuelles d’au moins 30 minutes réparties sur une période continue de 2 ans.

    Le traitement peut ensuite être prolongé après cette période jusqu’à l’âge de 17 ans révolus à condition toutefois que le bénéficiaire fréquente l’enseignement ordinaire. Pendant cette période, un accord peut être donné pour maximum 96 séances individuelles de traitement d’au moins 30 minutes par année.

    Avant l’âge de 5 ans, on parle de troubles du développement du langage  et l’organisme assureur assure le remboursement des séances de logopédie pendant deux ans maximum. Si à la suite de ces deux ans de troubles de développement de langage, suit un diagnostic de troubles d’apprentissage (dyslexie/dysorthographie/dyscalculie, …) pour lequel on obtient également 2 ans de remboursement, il ne sera plus possible de l’obtenir pour la dysphasie. L’organisme assureur refuse également une intervention pour des séances de logopédie dans le cadre de troubles d’apprentissage, en supplément de celles de la dysphasie.

    Il n'est remboursé qu'une seule séance de traitement individuelle par jour.

    Chaque prestation attestée relative à une séance individuelle d’au moins 60 minutes équivaut à deux prestations attestées relatives à une séance individuelle d’au moins 30 minutes.

    L’arrêté royal du 10.11.2012 (publié au MB 23.11.2012) prévoit qu’aucune séance d'au moins 60 minutes ne peut faire l'objet d'une intervention de l'assurance soins de santé obligatoire lorsqu'elle est dispensée à des bénéficiaires âgés de moins de 10 ans et ce quel que soit le type de trouble visé.

  • Mon enfant est en échec scolaire, malgré son suivi par une logopède. Qui dois-je consulter ?


    Si cela n'a déjà été fait, il est fortement conseillé d'aller voir ou revoir la ou le neuropédiatre et refaire avec son équipe des tests d'évaluation qui permettront une réorientation plus adaptée.

    De plus, c'est très important de s'assurer que la logopède est spécialisée en dysphasie; ceci pouvant être réalisé en lui posant des questions sur la dysphasie et sa rééducation logopédique.  En effet, la dysphasie est un domaine pointu qui demande une formation spécifique.  Ce n'est que grâce à une rééducation bien ciblée que l'enfant progressera.

  • Mon enfant est dysphasique, dysorthographique, dyscalculique, dyslexique... Que faire ?


    Il est important de s'assurer d'abord du diagnostic de dysphasie par une équipe compétente !

    Trop de personnes peu ou mal informées ont tendance, dans notre société actuelle, à mettre des "dys" sur tout....dangereux effet de mode !

    Il est bon de rappeler que la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie sont des troubles spécifiques et non de simples difficultés parfois liées à une dysphasie mal prise en charge.

  • Mon enfant a des troubles du langage; je me demande si ce n'est pas une dysphasie. Que faire ? Par où commencer ?


    Face à un enfant qui ne parle pas encore à 3 ans, il est très important d'établir un DIAGNOSTIC DIFFERENCIEL, réalisé par une équipe médicale pluridisciplinaire.

    La première personne de contact sera le neuropédiatre; c'est lui qui veillera à contacter les différents membres de l'équipe.

    A/ Des tests auditifs chez un ORL permettront d'évaluer si le problème langagier vient d'infections à répétition, d'un léger déficit auditif ou d'un plus sévère.

    B/ Les psychologues réaliseront des tests d'intelligence verbale et non-verbale et évalueront également les ressources de communication et les compétences diverses de l'enfant.

    C/ Les psychomotriciens donneront souvent leur avis quant au développement moteur global, à la gestion de l'espace et à la fine motricité.

    D/ Les logopèdes feront le point sur le développement langagier.

    Il sera important de réévaluer chaque année l'enfant, pour être certain de ne pas poser un faux diagnostic trop tôt; le diagnostic de dysphasie étant posé avec certitude vers 5 ou 6 ans.

    Plus d'infos : www.apead.be/fr/deroulement-d-un-diagnostic

  • Que deviennent les enfants dysphasiques plus tard ? Feront-ils des études ? Seront-ils autonomes ? Auront-ils une famille ?


    Comme pour tout enfant avec handicap ou sans, les parents vont toujours se poser ces questions.  Ce qui est essentiel est, de régulièrement se remettre en question par rapport aux choix de ses enfants, même si ceux-ci restent limités suite aux difficultés d'apprentissage liées à la dysphasie.  Mais le plus important, n'est-il pas que chacun de ces enfants soit heureux ?

    L'apprentissage de l'autonomie commencera en bas âge et dépendra d'abord, du caractère de l'enfant, mais parfois aussi du type de dyphasie.  La socialisation de l'enfant sera une de ses grandes forces d'avenir.

    L'aspect de l'éducation affective et sexuelle ne sera pas négligée afin que le jeune dysphasique puisse exploiter ses richesses, même non-verbales.

    Nous connaissons peu d'adultes dysphasiques, mais savont que certains vivent en couple ou ont une famille.

  • Et en secondaire ?


    Plusieurs cas peuvent se présenter :

     

    SOIT L'ENFANT ACCÈDE À L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GENERAL (1C) après obtention du CEB.

     

    SOIT L'ENFANT S'INSCRIT DANS UNE CLASSE DIFFÉRENCIÉE (1DIFF.) DE L'ENSEIGNEMENT ORDINAIRE, N'AYANT PAS RÉUSSI LE CEB.

    Cette classe lui permettra d'approfondir les apprentissages du primaire pour essayer d'obtenir le CEB ou pour être réorienté, plus tard, vers le secondaire technique ou professionnel.

     

    SOIT L'ENFANT POURSUIT SON APPRENTISSAGE DANS L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ. 

    Mais, attention, comme les classes de langage de type 8 n'existent pas, à ce jour, dans le secondaire, l'adolescent n'aura pas d'autre choix que d'aller vers l'enseignement de type 1 (pour enfants avec une légère déficience intellectuelle) ou type 7 (pour enfants malentendants). Plusieurs établissements y organisent les cours de français et mathématiques en regroupant les ados dysphasiques et en y adaptant une méthodologie spécifique.  Les logopèdes peuvent également accompagner ces ados lors des cours de théorie et pratique professionnelle; l'objectif étant de décrocher une "qualification professionnelle" reconnue en vue de solutions d'avenir.

     

    Pour plus d'infos, voir le chapitre "A l'école"

  • Quels sont les avantages ou les inconvénients de l'enseignement ordinaire ou spécialisé ?


    DANS UN ENSEIGNEMENT ORDINAIRE :

    L'enfant pourra obtenir quelques adaptations si l'école est assez souple, mais le programme scolaire sera identique à celui de tous les autres enfants. L'enfant suivra, par ailleurs, un traitement logopédique remboursé par la mutuelle jusqu'à ses 17 ans. 

    Une deuxième possibilité est le programme d'intégration scolaire dans une école qui travaillera ce projet. Celui-ci sera organisé en accord avec le pms et l'équipe professionnelle de l'école spécialisée (où l'enfant sera inscrit la première année), ceux de l'école ordinaire, la logopède et les parents. Ce projet a l'avantage d'obtenir un support auprès de l'enfant, quelques heures par semaine, de spécialistes de l'enseignement spécialisé.

    Un autre avantage, en général, est que ces écoles ordinaires se trouveront plus près du domicile qu'une classe de langage en enseignement spécialisé.

    L'inconvénient, pour cet enfant dysphasique, pourrait être, dans un enseignement ordinaire, de se sentir trop différent des autres enfants de la classe et en souffrir émotionnellement.

     

    DANS L'ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ :

    Dans un enseignement de type 7 ou type 8, avec si possible spécialement des classes de langage, l'enfant sera placé dans une classe de petite taille, avec un programme personnalisé et des méthodes d'apprentissage spécifiques par rapport à ces difficultés. Il sera suivi par une équipe de spécialistes.

    L'avantage sera que l'enfant se sentira plutôt bien dans ce genre de classe, vu que tous ces enfants ont les mêmes difficultés.

    L'inconvénient sera parfois la durée du trajet entre le domicile et l'école, vu que les écoles spécialisées en dysphasie ne se trouvent pas dans toutes les communes.

     

    IL N'Y A PAS DE RÈGLE GÉNÉRALE :

    Le choix sera différent, selon chaque enfant, en considérant plusieurs facteurs :

    le degré de sévérité de la dysphasie, la possibilité d'un enseignement en intégration scolaire ou non dans sa région, la durée du trajet entre l'école et le domicile, le projet pédagogique proposé pour l'enfant, ...

    Mais nous vous conseillons, de prendre le temps avec votre enfant, pour aller à la rencontre de ces écoles. Les parents sont bien placés pour connaître les besoins de leur enfant et pourront "sentir" l'école qui lui conviendra le mieux en tenant compte des impératifs familiaux.

    Pour plus d'infos, voir le chapitre "à l'école".

  • Peut-on être dysphasique et dyspraxique en même temps?


    La dysphasie peut très bien être accompagnée d'autres troubles:

    • la dyspraxie,
    • les troubles de l'attention,
    • la dyslexie,
    • l'épilepsie,
    • et autres...

    Si vous doutez, il est peut-être intéressant d'en parler à votre thérapeute.

    Toutefois, c'est peut-être la dysphasie elle-même qui provoque des difficultés, sans pour autant que votre enfant ait d'autres troubles associés. En effet, comme les difficultés se situent au niveau du langage,
    • elles taxent beaucoup l'attention de votre enfant, qui se fatigue plus vite qu'un autre enfant en milieu scolaire;
    • elles provoquent toutes une série de difficultés dans le langage écrit (orthographe, grammaire, conjugaison...) qui font parfois penser à de la dysphasie;
    • elles isolent parfois votre enfant de ces camarades, avec lesquels il a du mal à communiquer et créent parfois des troubles du comportement.

    La thérapie associée à la dysphasie, et des stratégies empruntées aux thérapies pour la dyslexie, la dysorthographie, etc..., peuvent aider à diminuer ces "symptômes" (voir notre page sur la prise en charge)

  • Le test de QI de mon enfant est bas. Qu'est-ce que ça veut dire?


    Ca ne veut sans doute pas dire grand-chose!

    Explications:

    Le test de QI (quotient intellectuel) fait partie de la batterie classique de tests des PMS et des centres de diagnostic.
    Il se fait en deux parties: l'une, dite verbale, qui fait fort appel au langage, et l'autre, dite non verbale, faisant (un peu moins) appel au langage et plutôt tourné vers la logique (mathématique).

    Evidemment, les tests de QI sont totalement inadaptés pour nos enfants dysphasiques (parmi les test de QI, le "moins pire" est celui dit de "LEITER"). Un test de QI bas ne veut pas automatiquement dire que votre enfant a une capacité intellectuelle diminuée.

    Toutefois, le test reste utilisé pour diagnostiquer la dysphasie (et pas le niveau intellectuel), car un des signes de la dysphasie est un décalage net entre les résultats dans les deux parties (la partie verbale est moins bien réussie).

    Par contre, si suite à ce test, l'équipe testante (qui n'est peut-être pas très spécialisée dans la dysphasie) conclue à un retard mental, restez très vigilant, c'est peut-être une conclusion hâtive.