Enseignement spécialisé

Enseignement spécialisé

Tout d'abord, quelques informations générales sur chaque niveau d'enseignement spécialisé, puis, en fin de page, des listes d'écoles adaptées aux dysphasiques (vous pouvez les retrouver aussi dans la fiche pratique "Liste d'écoles spécialisées").

Enseignement maternel

Très peu de choses existent à ce niveau pour ces enfants.

Pourtant, les premières années de scolarité sont extrêmement importantes, car dès le dépistage d'un trouble d'acquisation du langage une rééducation logopédique spécifique pourrait être entreprise.

 

Il est bien évident qu'un enfant dysphasique dépisté tôt et orienté dès le niveau maternel vers un enseignement qui serait adapté à son handicap ou intégré dans l'ordinaire avec le support adéquat, augmenterait ses chances de réintégrer l'enseignement normal par la suite. Cette réintégration dépendra du degré de sévérité de la dysphasie.

Quelques conseils: Face à un tel enfant, l'institutrice maternelle formulera ses demandes en faisant des phrases courtes et s'assurera d'être bien comprise. La communication avec l'enfant sera accompagnée de gestes naturels afin de favoriser sa compréhension. Elle veillera aussi à l'intégration de l'enfant parmi les autres, pour éviter le développement éventuel de troubles psychologiques et comportementaux.

Enseignement primaire

Si dans l'ensemble les enfants dysphasiques ont les mêmes difficultés, on se rend très vite compte que chacun d'eux est unique. Ils ont besoin d'un enseignement spécialisé et spécifique à leur handicap, ou d'un support personnalisé dans l'ordinaire. La majorité de ces enfants présentent un tableau de déficits sévères d'expression et/ou de compréhension du langage accompagnés ou non d'autres troubles (praxiques, c'est-à-dire touchant à l'exécution des tâches motrices et mnésiques). Cette diversité implique que l'enseignement qui leur est dispensé soit non seulement individualisé mais aussi personnalisé.

 

Actuellement, après plusieurs années de pratique et de recherche concernant la pédagogie et la méthodologie adaptées à ces enfants, l'équipe du Centre Pédagogique Jules Anspach de la Ville de Bruxelles a développé et applique un mode d'approche et une méthode répondant à leurs difficultés spécifiques d'apprentissage tant sur le plan scolaire qu'au niveau du langage, tout en respectant leur personnalité et leur rythme d'acquisition: cette méthode se retrouve dans les classes de langage de beaucoup d'écoles maintenant.

Dans un premier temps, la prise en charge en classe et en rééducation logopédique est essentiellement orientée vers la communication accompagnée par la mimogestualité.

Les capacités langagières souvent très réduites de ces enfants amènent les logopèdes et les institutrices à utiliser ce système de communication privilégié et dirigent ces dernières vers des méthodes d'apprentissage pédagogiques originales et non verbales contournant le langage oral et son entrée auditive.

Ces méthodes permettent d'accéder à la lecture, à l'écriture, à l'orthographe, à la grammaire et au calcul, en utilisant des voies d'accès performantes telles que les canaux visuel et kinesthésique.

Ainsi certains enfants apprennent à apprendre avec plus de maitrise de bonnes stratégies. Ils développent parfois des aptitudes qu'ils n'avaient pas au début de leur prise en charge. (par exemple: le dessin).

Pour les enfants sans problème de compréhension le maintien dans un enseignement ordinaire peut être envisagé moyennant un soutien logopédique important. Dans ce cas, il faudra rester très vigilant à un décrochage scolaire éventuel.

Enseignement secondaire

A notre connaissance, peu d'écoles d'enseignement secondaire offrent à nos enfants dysphasiques la possibilité de poursuivre une scolarité réellement adaptée à leurs difficultés.

Les enfants qui ont assez d'acquis, de capacités intellectuelles et un niveau de langage suffisant peuvent réintégrer un enseignement secondaire ordinaire où, grâce au passage dans une classe d'accueil (1ère B), ils obtiendront leur Certificat d'Etude de Base (C.E.B.) s'ils ne l'avaient pas acquis en primaire.

Ils poursuivent ensuite souvent leurs études dans un enseignement professionnel ou technique. Cependant, puisqu'ils ne reçoivent plus aucun soutien spécifique à leur handicap (logopédie, soutien psychologique, ...) des problèmes surgissent rapidement. Actuellement, les parents doivent mettre en place l'aide nécessaire.

Pour d'autres d'enfants, l'enseignement professionnel spécial de type 1 (puisque le type 8 secondaire n'existe pas), bien qu'étant destiné à des jeunes peu doués intellectuellement, est la seule issue. Celui-ci est cependant peu adapté à leurs besoins éducatifs spécifiques. Vigilance, donc, quand cette solution est proposée.

Quelque soit la situation où ces enfants se retrouvent, une approche spécifique reste toujours nécessaire.

Souvent, les résultats scolaires obtenus reflètent mal les possibilités des enfants dysphasiques. Leur production, telle qu'elle est évaluée traditionnement est inférieure à leur potentiel. Des modifications caractérielles réactionnelles à leur handicap peuvent apparaitre et se répercuter dans leur comportement et leur personnalité. En effet, chez la plupart d'entre eux, les conséquences affectives de leurs difficultés peuvent se traduire par des manifestations d'inadaptation. (passivité, indifférence apparente ou au contraire agressivité, opposition).

Il est donc indispensable de poursuivre une rééducation logopédique et dans certains cas psychologique. Celle-ci aurait pour but de les entraîner à l'utilisation des matières nouvelles vues en classe, de structurer les notions encore confuses dans leur esprit ainsi que de susciter et entretenir leur désir d'apprendre.

Il faut aussi informer les nombreux professeurs avec lesquels ils sont en contact de ce qu'est la dysphasie.

Divers moyens pratiques évitant de les placer en situation d'échec peuvent être envisagés. Quelques exemples:

  • remplacer la prise de notes par l'élève par des notes stencilées, claires, concises et dont le plan apparaît nettement,
  • minimiser le rôle du facteur vitesse dans les travaux à effectuer,
  • susciter et encourager l'usage du dictionnaire,
  • éviter la précipitation du débit dans toute communication orale,
  • en ce qui concerne le contrôle des connaissances, prévoir des interrogations par réponses à choix multiples. Cette technique a l'avantage d'éviter à l'élève de devoir écrire ses réponses, mais elle suppose un choix suffisant de réponses afin que le seul fait du hasard n'intervienne pas dans la réussite.

Quand au rôle des parents, plus que dans le primaire où des classes de langage existent, ils doivent être vigilants à la forme de la prise en charge de leur enfant au sein de l'équipe pédagogique. Comme celle-ci comporte plusieurs intervenants, il faut les sensibiliser et les aider si possible par un rôle complémentaire à celui de l'école.

Il devrait s'agir dans tous les cas d'un travail en partenariat.

 

Les écoles spécialisées

 

Le lien suivant vous dirige vers l’annuaire des écoles en enseignement spécialisé sur le site de l’enseignement de la fédération Bruxelles-Wallonie.

http://www.enseignement.be/index.php?page=26037

Pour trouver des établissements scolaires adaptés aux enfants dysphasiques, faites une recherche avancée en indiquant :

·      le type 8 ( =les troubles des apprentissages, principalement les problèmes –dys, et TDAH), en spécifiant la pédagogie adaptée « classes adaptées pour élèves aphasiques-dysphasiques » (= les classes de langage) ou non;

 

ou

 

·      le type 7 pour les déficiences auditives, mais ici en spécifiant obligatoirement « classes adaptées pour élèves aphasiques-dysphasiques » (= les classes de langage).

Affinez votre recherche selon les autres critères (type primaire, secondaire, …, localité, etc).